Boa constrictor et Boa imperator : quelle différence ?
Lorsque l’on commence la terrariophilie, on découvre notamment les noms latins des espèces. Ceux-ci peuvent changer à travers les années, des espèces peuvent changer de nom ou être reclassées. C’est le cas du Boa constrictor et du Boa imperator, qui malgré leurs grandes similitudes visuelles sont distinguées en deux espèces distinctes, avec plusieurs sous-espèces au sein de Boa constrictor.
Pour vous aider à vous y retrouver parmi les appellations de Boa disponibles, les sous-espèces et localités, nous vous proposons un récapitulatif de ce changement de nom et son impact sur le choix de votre spécimen.
Pourquoi un reclassement de Boa constrictor et Boa imperator ?
Le Boa constrictor et le Boa imperator étaient autrefois considérés comme des sous-espèces de la même espèce : Boa constrictor constrictor et Boa constrictor imperator. En 2009, un reclassement est venu les distinguer en deux espèces distinctes.
Le Boa constrictor, souvent appelé « vrai boa », est originaire de l'Amérique du Sud (Colombie, Pérou, Brésil), tandis que le Boa imperator est natif de l'Amérique centrale, en particulier du Mexique, du Guatemala, et de l'Équateur. Ce dernier se distingue par sa préférence pour les forêts tropicales, alors que le Boa constrictor peut aussi bien vivre dans des zones semi-arides que des forêts humides.
Ce changement de taxonomie a également impacté les autres sous-espèces du genre. Certains spécimens considérés comme une localité ont notamment été reclassés en sous-espèces, et inversement.
Les sous-espèces de Boa constrictor
Boa constrictor comprend des sous-espèces comme :
- Boa constrictor constrictor (Brésil, Suriname et Guyane), qui est le plus répandu en captivité.
- Boa constrictor amarali (également connu sous le nom de « boa bolivien »), plus robuste et court.
- Boa constrictor occidentalis (boa argentin), reconnu pour sa coloration sombre et unique.
- Boa constrictor ortonii et Boa constrictor nebulosa, parmi les plus rares et endémiques d'îles spécifiques.
Il existe également différentes variations de couleur liées à des zones géographiques spécifiques, appelées localités.
- Longicauda (nord du Pérou), qui présente une coloration sombre et uniforme avec un patron noir et blanc distinctif. L’analyse des écailles semble le classer comme une variante de couleur de Boa constrictor ortonii, donc plus une localité qu’une sous-espèce, bien que cela soit encore en discussion du côté des experts et scientifiques.
- Suriname : mitoyen avec la guyane française, les Boas constrictor de cette zone ont une queue d’un rouge plus intense que les autres et une teinte légèrement rosée qui progresse en grandissant.
Boa constrictor longicauda juvénile. Très clair jeune, il deviendra plus foncé en grandissant.
Boa constrictor Suriname, à la teinte rose saumonée très particulière.
Les sous-espèces de Boa imperator
Boa imperator, ou boa impérial, a donc été élevé au rang d’espèce Il existe toutefois des localités, des spécimens aux caractéristiques différentes en fonction de leur origine géographique. Cela est plus fréquent sur les populations vivant sur les îles.
- Boa imperator Hogg island, une forme insulaire du Honduras avec des nuances claires, prisée pour sa taille réduite (1m80 max).
- Boa imperator Sonora : une localité originaire du Mexique de taille très réduite également, 1m60 max pour les femelles.
Il est également parfois nommé une sous-espèce : Boa imperator sabogae. Endémique des îles Pearl de Panama, elle est connue pour sa couleur unique mais rarissime dans la nature et en captivité. Elle est classée sous Boa imperator ou constrictor selon les sources, bien que les plus récentes l’indiquent bien comme une sous-espèce d’imperator. Ces spécimens insulaires sont très peu vus dans la nature, et elle est parfois citée comme potentiellement éteinte.
C’est au sein de Boa imperator que l’on retrouve le plus de mutations différentes, soigneusement combinées en captivité pour obtenir des spécimens aux motifs et couleurs différents des spécimens sauvages.
Boa imperator classique adulte
Différence de morphologie et couleurs
Boa constrictor : il est généralement plus massif et peut atteindre une longueur de 3 à 4 mètres. En termes de coloration, le Boa constrictor arbore souvent des teintes variées (jaune, orange, brun, noir), adaptées à des environnements plus divers. La tête est plus fine et plate.
Boa imperator : il est généralement un peu plus petit, avec une longueur moyenne de 2 à 3 mètres. Il possède des couleurs plus uniformes, souvent dans des nuances de brun et de noir, avec une queue légèrement rougeâtre mais moins marquée que celle du Boa constrictor.
Mutations :
Elles sont quasiment inexistantes chez Boa constrictor.
Si vous cherchez un Boa albinos ou avec des mutations de motif ou de couleur, c’est généralement du Boa imperator.
Boa imperator de mutation Hypo Leopard Mandarin Belly, bien loin des couleurs et motifs d'un spécimen classique.
Le comportement est-il différent ?
Les deux espèces sont appréciées pour leur tempérament généralement docile, mais le Boa imperator est réputé un peu plus calme et facile à manipuler. C’est certainement pour cela que c’est l’espèce la plus présente et maintenue en captivité.
En revanche, le Boa constrictor, par sa taille et ses besoins en espace et en nourriture, peut être plus exigeant en captivité.
Est-ce que le maintien est différent ?
Non, le maintien entre les différentes espèces et sous-espèces de Boa constrictor et imperator est similaire. Certaines localités sont plus petites (Hogg Island, Sonora), mais ces espèces ont en majorité une taille moyenne de plus de 2 mètres. De plus, leur caractère semi-arboricole nécessite un terrarium avec une bonne hauteur.
Il est donc important de se renseigner afin de prévoir un terrarium en conséquence de la taille adulte du spécimen choisi, de bien choisir l’espèce ou la localité en cas de manque de place, et surtout de s’assurer d’avoir les moyens de répondre aux besoins de ces espèces avant l’achat.
Législation pour détenir du Boa constrictor ou imperator en France
En France, la réglementation sur la détention des boas dépend de leur nombre. La possession de trois individus ou moins de ces espèces ne nécessite pas de formalités spécifiques, mais à partir de 4 spécimens et au-delà, il faut obtenir un certificat de capacité (CDC) et une autorisation d’ouverture d’établissement (AOE).
Cela est valable aussi bien pour Boa constrictor que Boa imperator.
Il y a toutefois une exception pour Boa constrictor occidentalis. Cette sous-espèce est en danger critique d’extinction, et donc en annexe 1A de la convention de Washington. C’est-à-dire que leur commerce en est interdit, sauf but scientifique ou de conservation.
Le quota de 3 n’est pas par espèce, mais global aux espèces de serpents d’une taille moyenne comprise entre 2 et 3 mètres. Les localités naines, comme Hogg Island et Sonora, sont également comprises dans ces quotas car la législation ne distingue pas les localités mais se réfère aux descriptions des espèces et sous-espèces.
Les spécimens de Boa constrictor et imperator vendus en France doivent être identifiés par puce électronique et enregistrés sur le site i-fap. Lorsqu’ils sont importés de pays non membres de l’union européenne, un certificat CITES doit leur être joint car ils sont enregistrés en annexe II de la convention de Washington.
Tous nos Boas constrictor ou imperator sont nés en captivité en Europe et identifiés avant la vente.
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