L’alimentation du Pogona, du juvénile à l'adulte

person Posté par: FLORIAN SOLAINI list Dans: Pogona sp - Agames barbus Sur:

Le Pogona est un lézard omnivore, qui a la particularité de changer de régime alimentaire durant sa vie. Un dragon barbu juvénile a une alimentation différente d’un adulte. Cette particularité est à respecter et comprendre pour assurer aussi bien la croissance que la bonne santé de son animal. 

Pour bien grandir et former correctement leur squelette, les Pogonas juvéniles sont majoritairement insectivores. Ils mangent 70% d’insectes, et 30% de légumes et végétaux. Ce ratio s’inverse à l’âge adulte, où ils mangent alors 70% de légumes et végétaux contre seulement 30% d’insectes

Comment s’assurer de correctement nourrir son Pogona, répondre à ses besoins, réussir sa transition alimentaire et favoriser sa santé ? Voici nos conseils et retours d’expérience après de nombreuses années d’élevage des dragons barbus.

Sommaire

L’alimentation d’un jeune Pogona vitticeps 

Lors de leur croissance, jusqu’à ce qu’ils atteignent leur taille adulte à environ 1 an, les Pogonas doivent recevoir une majorité de protéines. 70% de leur régime se compose alors d’insectes (grillons, blattes, vers de farine…), le reste de végétaux riches en calcium (roquette, pissenlit…).

Pogona qui mange un grillon

La taille des proies est adaptée à la taille de la tête du Pogona. Des micro grillons de 3-4 millimètres sont nécessaires durant les 2 premiers mois de vie. Puis vous augmentez la taille des grillons, jusqu’à ce qu’ils mesurent 1 à 1,5 cm de long. Prenez comme repère l’écartement entre les deux yeux de votre dragon barbu pour choisir la taille adaptée de vos insectes. 

Distribuez des grillons tous les jours pour les juvéniles. Adaptez la quantité à leur appétit. Ils peuvent en manger jusqu’à 20 par jour lorsqu’ils sont très jeunes, cela diminue en grandissant. Proposez en deux fois dans la journée.

Vous pouvez distribuer une partie des grillons à la pince, mais laissez-en toujours courir dans le terrarium pour apporter une occupation et une activité à votre jeune Pogona.

En complément des grillons, proposez des végétaux frais toujours à disposition.

Leur squelette en train de grandir demande une forte part de calcium. Des UV de qualité sont indispensables pour que leur organisme génère la vitamine D3, qui fixe le calcium sur les os. 

Un apport complémentaire de calcium et de vitamine D3 reste vivement recommandé en plus des UV. Ceux-ci peuvent être apportés en nourrissant les insectes avec une alimentation enrichie, ils transmettront alors ces nutriments au Pogona. Si vous effectuez votre élevage d’insectes, c’est l’idéal. Différents produits spéciaux et faciles à préparer existent pour les nourrir sans avoir à faire vos propres recherches et mélanges. C’est le cas du Arcadia InsectFuel qui est un aliment à simplement distribuer, ou le Repashy Bug Burger qui est une poudre à réhydrater pour former un gel nourrissant. 

Si vous achetez vos insectes au fur et à mesure avant de les distribuer, vous pouvez simplement les saupoudrer de calcium en poudre. 

Attention ! L’apport en calcium et vitamine D3 est indispensable, surtout chez un jeune Pogona. En cas de carence, cela provoque une malformation du squelette, avec des pattes et un dos déformés. Ne négligez pas l’apport d’UV et de compléments alimentaires pour leur bonne santé. Pour les Pogonas, choisissez des UV à 14%. Pensez à changer l’éclairage UV tous les ans. 

L’alimentation d’un Pogona adulte

Une fois sa croissance terminée et sa taille adulte atteinte, autour de 12 mois, le Pogona réduit sa prise de nourriture protéinée. Son alimentation devient alors composée de 70% de végétaux et 30% d’insectes.

La distribution d’insectes passe alors à 10 à 20 grillons par semaine. Ceux-ci peuvent être donnés tous les deux jours. Les végétaux doivent par contre être mis à disposition constante. 

Quels végétaux proposer à un Pogona ? 

Pour varier leur alimentation et répondre à tous leurs besoins, différents végétaux peuvent être proposés aussi bien aux jeunes qu’aux adultes : 

  • Légumes : carotte, courgette, concombre, poivron, endives…
  • Légumes Feuilles : Roquette, salade, pissenlit, épinard frais, persil, salade frisée (riche en calcium), 
  • Plantes sauvages : liseron, luzerne, trèfle, plantain, pâquerette, figuier de barbarie…
  • Plantes cultivées : Callisia repens, plantes grasses comme les sedums, crassula, joubarbes…

Ces aliments verts participent fortement à leur hydratation, mais aussi à leur apport nutritionnel en différentes vitamines. 

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Les Pogonas, comme de nombreux autres reptiles herbivores, ont besoin d’un rapport phosphocalcique élevé (généralement supérieur à 1,5). Cela correspond à la proportion de calcium et de phosphore présent dans un aliment. Chez les reptiles, le rapport doit être élevé pour assurer un apport suffisant en calcium, indispensable comme on l’a vu à la bonne santé de leurs os. 

Voici un tableau récapitulant le rapport phosphocalcique de différents végétaux. Ceci n’empêche pas d’apporter des légumes avec un rapport inférieur à 1,5, mais il faut varier les quantités de chaque pour apporter une alimentation équilibrée. 

Certaines de ces plantes peuvent être intégrées à leur terrarium comme les plantes grasses, mais elles risquent d’être rapidement dévorées. Prévoyez donc une petite culture à part pour pouvoir les remplacer. 

Les figuiers de barbarie et plantes grasses poussent en abondance dans le sud de la France, n’hésitez pas à en intégrer à votre jardin pour avoir une source de nourriture de qualité à portée de main pour votre Pogona adulte ou juvénile. 

De nombreuses plantes sauvages et parfois considérées comme “mauvaise herbe” peuvent également être prélevées ou cultivées dans votre jardin dans le reste de la France (pissenlit, plantain, pâquerette, liseron…).

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Les aliments à éviter : pommes de terre, agrumes, choux, fruits rouges. La laitue est pauvre en nutriments et calcium et ne doit donc pas représenter son aliment principal.

Les fruits de manière générale s’apportent avec modération et en petite quantité. 

Y-a-t-il une différence de nourrissage entre Pogona vitticeps et Pogona henrylawsoni ?

Le régime alimentaire du dragon barbu nain Pogona henrylawsoni est similaire à celui du Pogona vitticeps. La seule différence est la quantité d’aliments proposés. Comme ces lézards sont plus petits, le nombre d’insectes et de végétaux est donc également réduit. 

Quels aliments prêts à l’emploi pour Pogona ? 

Si vous êtes en rupture d’aliments frais, ou que vous avez du mal à vous procurer certains aliments, sachez qu’il existe de la nourriture sèche toute prête pour Pogona. Celle-ci permet de combler les besoins nutritionnels de votre dragon barbu en attendant de vous réapprovisionner. 

Attention, ces aliments s’utilisent en complément de leur alimentation fraîche habituelle, ou ponctuellement pour un dépannage uniquement. Insectes et végétaux frais ne peuvent pour l’instant être à 100% remplacés. 

Voici différents produits disponibles, qui sont spécialement formulés pour les dragons barbus : 

  • Granulés Hikari Dragon Delite : granulés à légèrement humidifier spécialement conçus pour les Pogonas, équilibrés en vitamines, protéines, minéraux et fibres. 
  • Hikari Dragon Gel : Aliment gélifié riche en vitamines et minéraux pour hydrater et complémenter les Pogonas.
  • Arcadia Dragon Fuel : aliment sec à saupoudrer sur l’alimentation pour apporter fibres, vitamines et minéraux. 

Vous voilà prêt à fournir une alimentation riche et équilibrée à votre dragon barbu pour assurer sa croissance, sa bonne santé et sa longévité !

En résumé 

Pogona juvénile : 

  • Grillons de taille adaptée tous les jours (15 à 20)
  • Végétaux en libre accès
  • Complémentation en calcium et vitamine D3

Pogona adulte : 

  • Végétaux variés et adaptés en quantité tous les jours
  • Insectes tous les deux jours
  • Continuer la complémentation en calcium

Pour aller plus loin sur l'alimentation équilibrée des reptiles en captivité, notamment les Pogonas, nous vous recommandons de lire le document du Dr Lionel Schilliger sur l'Alimentation des reptiles et dominants pathologiques d'origine nutritionnelle. 

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